Piotr Ilitch Tchaïkovski, Orchestre de la Tonhalle de Zurich, Paavo Järvi

Le Devoir
Christophe Huss
27.11.2020



Les CD de symphonies de Tchaïkovski sont légion, mais les interprétations de cet acabit, très rares. Tchaïkovski en Suisse ? Oui, et c’est brûlant. Paavo Järvi a pris la direction de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich au début de la saison 2019-2020 et se lance dans une intégrale des symphonies du grand compositeur russe. Il le fait en gravant l’un des plus grands enregistrements de sa carrière. Ce n’est assurément pas une 5e de Tchaïkovski comme les autres, mais un flot de lave musicale porté par un engagement forcené. Il faut écouter avec quelle intensité sont traduites les indications « marcato », « largement » ou « féroce » pour comprendre qu’au-delà des notes Järvi et son orchestre incarnent la destinée d’un Tchaïkovski (la délicatesse des violons sur les phrases « avec noblesse ») laminé par la fatalité. Le 2e mouvement est au cœur des tourments tchaïkovskiens, et Paavo Järvi le sculpte avec liberté et soin du détail. Le chef estonien organise dans Francesca da Rimini un rouleau compresseur musical implacable et saturé de couleurs.

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