« Donner vie à la musique », selon Paavo Järvi

Ah, the great tour of Japan has been completed now and Paavo moves on to Paris for two concerts next week: Monday, June 5, and Tuesday, June 6, for the Festival de Saint-Denis. And here is an article I just found from Le Web de l'Humanite (23 mai 2006):
FESTIVAL DE SAINT-DENIS
« Donner vie à la musique », selon Paavo Järvi

Il dirigera Mahler et Berg, deux soirs en la basilique, à la tête de l’Orchestre national de France.

La 2e Symphonie, Résurrection, est l’une des partitions qui symbolise le mieux cette adéquation, non donnée à l’avance, cette quasi-connivence qui s’est affirmée dans le cadre du Festival de Saint-Denis, entre la basilique et l’oeuvre de Gustav Mahler. Cette année, le flambeau est repris par Paavo Järvi, à la tête de l’Orchestre national de France. Le chef estonien a déjà, dans ce même lieu, dirigé la 3e Symphonie de Mahler et la 7e Symphonie de Bruckner. De la 2e Symphonie de Mahler, il a une expérience acquise à la tête de deux orchestres : celui de Cincinatti et celui d’Estonie. Mais, c’est à chaque fois l’oeuvre qui impose une vision : « Mon approche, en travaillant la 2e Symphonie avec l’Orchestre national de France, ne sera pas influencée par ce que je sais de cet orchestre. Mon approche a été déterminée par l’étude de la partition afin de découvrir les émotions et les significations qu’elle porte. Un chef a beaucoup de choses à faire pour préparer un orchestre. Il doit être certain que les musiciens ont une conception complète de la partition, il doit veiller aux équilibres sonores et s’assurer que les éléments essentiels sont bien perçus. Généralement, je ne procède pas à une explication de la pièce, ce serait mésestimer les connaissances et le talent des musiciens, mais si certains aspects me semblent devoir être explicités, je le fais en quelques mots. Mais la chose la plus importante est de donner vie à la musique. La musique n’a rien d’intéressant tant qu’elle n’a pas mûri et n’est devenue musique vivante. La 2e Symphonie est une oeuvre stupéfiante, elle a une force intérieure positive et un esprit de jeunesse qui me touchent beaucoup. La première intervention du choeur peut être un moment inoubliable. »

En première partie du concert de ces 5 et 6 juin seront donnés les Sieben frühe Lieder (Sept Mélodies de jeunesse) d’Alban Berg, avec Christine Schäfer, soprano. Le programme n’a pas été élaboré pour mettre en valeur les similarités historiques et musicales entre Berg et Mahler, qui existent, mais il sera plutôt, de l’avis de Paavo Järvi, le reflet du contraste intellectuel entre les deux compositeurs.

Si l’on compare la situation d’un jeune chef, tel que Paavo Järvi, face à ces oeuvres qui ont fait l’objet dans les dernières décennies d’une quantité d’interprétations accessibles par la circulation des enregistrements à l’échelle internationale, on peut se demander si son approche est différente de celle des chefs qui n’avaient pour référence que la partition et éventuellement quelques témoignages sonores. La réponse est catégorique : « Absolument, aujourd’hui nous avons tout ce qu’il est possible de souhaiter : des DVD, des CD, iPod, Internet. Je suis très favorable au fait d’avoir accès au plus grand nombre de ressources possibles pour connaître les oeuvres. J’encourage toujours les jeunes chefs à prendre connaissance d’un maximum d’interprétations. » Paavo Järvi, qui a reçu un Grammy Award pour l’enregistrement des Cantates de Sibelius, n’a pas enregistré de symphonie de Mahler. Une lacune à combler.

H. J.

Article paru dans l'édition du 23 mai 2006.

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