CONCERT REVIEW: Un cerveau et un bras

Wow! "A brain and an arm"! What a great headline for this review of Paavo's Paris concert by Christian Merlin in Le Figaro's February 25 issue. And, for those of us who couldn't be there to hear the concert in person, it will be broadcast on French radio on March 9 at 20:00 GMT! (See end of article for the link.)
Paavo Järvi et Kun Woo Paik à l'Orchestre de Paris

Musique. Ceux qui pensaient que l'Orchestre de Paris sortirait épuisé de son marathon wagnérien en seront pour leurs frais. Car c'est l'image d'un orchestre en bonne santé qu'il vient de donner après sa résidence au Châtelet. Il faut dire que le chef estonien Paavo Järvi se confirme décidément comme une des baguettes les plus sûres du moment. Celui que s'arrachent les trois phalanges symphoniques parisiennes (on l'a entendu aussi bien au National qu'au Philharmonique ou à l'Orchestre de Paris) impressionne par l'étendue de sa maîtrise: chez lui, le bras égale le cerveau.

Mais c'est justement là que le bât blesse parfois : autant, dans le très joli exercice de style néoclassique qu'est le Concerto pour orchestre de Kodaly – occasion de mettre en valeur la virtuosité de tous les pupitres – son énergie motrice est idéale, autant, dans ce chef-d'oeuvre universel et poignant qu'est la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartok, le côté volontiers désincarné de sa direction prive l'oeuvre d'une dimension essentielle, son aura. Mais cette direction abstraite et dégraissée dynamise superbement un orchestre extrêmement réceptif aux volontés de son chef d'un soir, chaleureusement applaudi par les musiciens à la fin du concert.

Au milieu de ce programme très dense, on avait pu savourer l'une des rares occasions d'entendre le pianiste Kun Woo Paik avec orchestre à Paris. Ce monument qu'est le 2e Concerto de Bartok ne lui fait aucunement peur: son jeu généreux et sensuel s'y déploie sans peine, et ce n'est pas parce que le piano s'y fait «percussif» que le musicien coréen se transforme en tapeur. Cette approche, physique au meilleur sens du terme, n'est pas tout à fait en phase avec la direction plus intellectuelle de Järvi. C'est, avec les pièges de l'acoustique, l'une des explications possibles d'une cohésion rythmique pas toujours impeccable entre l'orchestre et le soliste.

Concert diffusé sur France Musique le 9 mars à 20 heures.

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