CD REVIEW: Britten/Elgar
From ClassicsToday.com France:
BENJAMIN BRITTEN
Variations sur un thème de Purcell; Quatre interludes marins de Peter Grimes
EDWARD ELGAR
Variations Enigma
Orchestre symphonique de Cincinnati, Paavo Järvi
Telarc- SACD 60660(SACD)
Référence: ce disque dans ce couplage
ARTISTIQUE 10/TECHNIQUE 10
Voici en premier lieu un disque que l'on pourrait sous-titrer "L'essentiel de la musique anglaise" en matière symphonique (concertos exclus). Qui, en la matière, ne connaîtrait que ce disque pourrait très bien vivre avec ses "lacunes" et attendre un peu avant de découvrir ensuite les Planètes, la 1re Symphonie de Walton, la 5e de Vaughan Williams ou la 1re d'Elgar. Disque astucieux, donc.
En second lieu, il faut préciser que, malgré la notation, le disque n'est pas immédiatement perçu comme "parfait". On peut prendre les Quatre interludes marins et ergoter à l'infini, trouver des chefs à la direction plus polychrome, plus subtile, souple et aquatique. L'approche de Paavo Järvi ne joue pas sur le côté "marin" des choses, mais sur un dramatisme lapidaire et minéral, à l'image de cette falaise où se niche la maison de Grimes et d'où tombera l'apprenti. Cette vision inaccoutumée, cinglante et monolithique -pas "froide" mais qui ne cherche jamais à séduire- demande quelques écoutes pour se révéler véritablement.
Les deux autres partitions sont beaucoup plus évidemment référentielles. On retrouve le Paavo Järvi à la direction sans concessions mais scrutant en détail à la fois la dynamique des partitions et la richesse du registre grave. Par ce souci du détail, de la sculpture sonore et de la force il nous donne à mon sens les plus grandes Variations sur un thème de Purcell depuis Britten lui-même et Lorin Maazel. Si vous voulez vous en convaincre faites un petit test d'écoute du côté des plages 19 et 20.
Un tel esprit musical est pain béni dans les Variations Enigma, où l'absence d'épanchement (mais dans un geste exempt de toute raideur) fait irrésistiblement mouche. Paavo Järvi ne manque pas Nimrod, entre chien et loup, comme un à-plat gris, mais la chaude simplicité de sa 5e Variation (R.P.A) est encore plus irrésistible. Parfaitement au point d'équilibre, à mi-chemin entre un décorticage stérilisant et une extrapolation romantisante, Paavo Järvi nous donne les Enigma vers lesquelles j'ai envie de retourner (avec celles, subjectives, de Bernstein, qui sont sur une planète à part...)
Un dernier mot sur la technique: le 10 de technique ne sanctionne pas un SACD multicanal parfait. La puissance du signal confié aux "canaux annexes" est assez puissant et diffuse un peu l'impact de l'interprétation. J'ai pris un plaisir plus grand à l'écoute en SACD stéréo d'un impact, d'une richesse spectrale et d'un tranchant fabuleux.
--Christophe Huss
BENJAMIN BRITTEN
Variations sur un thème de Purcell; Quatre interludes marins de Peter Grimes
EDWARD ELGAR
Variations Enigma
Orchestre symphonique de Cincinnati, Paavo Järvi
Telarc- SACD 60660(SACD)
Référence: ce disque dans ce couplage
ARTISTIQUE 10/TECHNIQUE 10
Voici en premier lieu un disque que l'on pourrait sous-titrer "L'essentiel de la musique anglaise" en matière symphonique (concertos exclus). Qui, en la matière, ne connaîtrait que ce disque pourrait très bien vivre avec ses "lacunes" et attendre un peu avant de découvrir ensuite les Planètes, la 1re Symphonie de Walton, la 5e de Vaughan Williams ou la 1re d'Elgar. Disque astucieux, donc.
En second lieu, il faut préciser que, malgré la notation, le disque n'est pas immédiatement perçu comme "parfait". On peut prendre les Quatre interludes marins et ergoter à l'infini, trouver des chefs à la direction plus polychrome, plus subtile, souple et aquatique. L'approche de Paavo Järvi ne joue pas sur le côté "marin" des choses, mais sur un dramatisme lapidaire et minéral, à l'image de cette falaise où se niche la maison de Grimes et d'où tombera l'apprenti. Cette vision inaccoutumée, cinglante et monolithique -pas "froide" mais qui ne cherche jamais à séduire- demande quelques écoutes pour se révéler véritablement.
Les deux autres partitions sont beaucoup plus évidemment référentielles. On retrouve le Paavo Järvi à la direction sans concessions mais scrutant en détail à la fois la dynamique des partitions et la richesse du registre grave. Par ce souci du détail, de la sculpture sonore et de la force il nous donne à mon sens les plus grandes Variations sur un thème de Purcell depuis Britten lui-même et Lorin Maazel. Si vous voulez vous en convaincre faites un petit test d'écoute du côté des plages 19 et 20.
Un tel esprit musical est pain béni dans les Variations Enigma, où l'absence d'épanchement (mais dans un geste exempt de toute raideur) fait irrésistiblement mouche. Paavo Järvi ne manque pas Nimrod, entre chien et loup, comme un à-plat gris, mais la chaude simplicité de sa 5e Variation (R.P.A) est encore plus irrésistible. Parfaitement au point d'équilibre, à mi-chemin entre un décorticage stérilisant et une extrapolation romantisante, Paavo Järvi nous donne les Enigma vers lesquelles j'ai envie de retourner (avec celles, subjectives, de Bernstein, qui sont sur une planète à part...)
Un dernier mot sur la technique: le 10 de technique ne sanctionne pas un SACD multicanal parfait. La puissance du signal confié aux "canaux annexes" est assez puissant et diffuse un peu l'impact de l'interprétation. J'ai pris un plaisir plus grand à l'écoute en SACD stéréo d'un impact, d'une richesse spectrale et d'un tranchant fabuleux.
--Christophe Huss
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