TRIPLE CONCERTO ET TRIO DE BEETHOVEN PASSIONNANTS AUTOUR D’ANNE GASTINEL

resmusica.com
Jean-Luc Caron
19.04.2018




Les artistes de ces enregistrements réalisés en Allemagne nous offrent deux lectures du Beethoven trentenaire où se côtoient, avec élégance et détermination, la frénésie et la mélancolie dont était si friand le Maître de Bonn.


Beethoven travailla sur le Triple Concerto pour piano, violon, violoncelle et orchestre pendant les années 1803-1804, alors que la création publique, à Vienne, attendit 1808. Le compositeur concrétisa là son souhait de façonner un nouveau cadre formel s’éloignant des habitudes héritées du passé, à savoir les trios, le concerto grosso et même le concerto de soliste. L’opus 56 n’en prend pas moins les habits d’une symphonie concertante. Les trois solistes, excellents et bien en place, défendent brillamment leur partie sans égoïsme aucun, ni volonté de domination individuelle, au profit d’un déroulement thématique exemplaire tant au niveau de l’expression mélodique qu’à celui de l’entente rythmique.

Sous l’autorité de Paavo Järvi, tout est parfaitement juste et reste sous contrôle, sans que pour autant les solistes n’aient à pâtir d’un excès de contrainte. Tous répondent avec justesse au rôle dévolu spécifiquement par le compositeur aux trois solistes qui affrontent sans timidité aucune les forces orchestrales tout en partageant leurs rôles solistes. Et même si le Triple Concerto ne figure pas au rang des indiscutables réussites de Beethoven, les interprètes de cette gravure nous en offrent une grande lecture, parée de la meilleure façon.

Pour le Trio pour piano, clarinette et violoncelle en si bémol majeur, les solistes précédents (moins Gil Shaham) sont rejoints par Andreas Ottensamer, admirable clarinettiste autrichien. On se laissera emporter par le sympathique troisième mouvement, Allegretto, un thème suivi de neuf variations, inspiré par un air à la mode « Pria ch’io l’impregno » tiré d’un opéra-comique de Joseph Weigl (Le Corsaire par amour) présenté en création au Théâtre de la Cour de Vienne fin 1897. Une belle leçon de musique au service du « Grand sourd ».

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