L’Orchestre de Paris s’impose dans Ravel et Saint-Saëns

lalettredumusicien.fr
Laurent Vilarem
17/10/2013

Paavo Järvi (M. Magliocca).
Depuis son accession à la direction musicale de l’Orchestre de Paris en 2010, le chef Paavo Järvi instille des œuvres du répertoire nordique dans la programmation de sa phalange. C’est donc tout naturellement une pièce nationaliste du jeune Sibelius, la Suite Karelia op.11, qui ouvrait le concert. Maîtrise des plans sonores, cordes d’une confondante chaleur, clarté de cristal, l’Orchestre de Paris impressionne. Au point qu’on se demande si les musiciens ne sont pas une mariée un peu trop belle pour cette suite de concert qui sombre rapidement dans le kitsch. 
Rien de tel avec le Concerto pour la main gauche de Ravel. Avec quel éclat, Paavo Järvi fait sonner les timbres de l’orchestre, avec quel mordant! Le jeune pianiste Jean-Frédéric Neuburger (qui jouera le lendemain le Deuxième Concerto de Liszt) en paraît tétanisé et privilégie une lecture articulée et musculeuse, entachée de quelques imprécisions. Plus à son aise dans l’intimité du récital, le jeune pianiste français propose en bis une rare (et admirable) Etude pour les agréments de Debussy où son jeu arachnéen et fébrile fait merveille. 
La seconde partie du concert confirme la forme éblouissante de la formation parisienne, avec la Symphonie n°3 avec orgue de Camille Saint-Saëns. On ne sait ce qu’il faut admirer le plus : l’élan insufflé et le lyrisme étreignant du premier mouvement, avec un orgue (excellent Thierry Escaich) intégré au son de l’orchestre, la vie incomparable du deuxième mouvement ou la fantaisie apportée dans le finale qui sous une autre baguette pourrait s’avérer redoutable. Plus que jamais avec Paavo Järvi, l’Orchestre de Paris s’affirme comme une formation d’élite. (16 octobre) 
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