Orchestres parisiens : au fond la forme

leJDD
Nicole Duault
14/10/2013

Rentrée éblouissante pour les orchestres parisiens. La crise, les restrictions et dissolutions de quelques phalanges outre-Rhin – pays de la musique - ont galvanisé les formations parisiennes qui rivalisent de pugnacité devant des spectateurs qui s’arrachent les places.

L’Orchestre de Paris, dynamisé par l’excellence de l’opéra Elektrade Richard Strauss au festival d’Aix-en-Provence cet été, vit toujours sur un petit nuage. Sous la poigne dans un gant de velours de son directeur musical Paavo Jarvi, il étonne même quand c’est son assistant Andris Poga qui dirige. Il est vrai qu’il avait avec lui les éblouissantes pianistes, les sœurs Labèque. Le concert de cette semaine état exemplaire dans la composition du programme comme dans son exécution. Paavo Jarvi était aux commandes.

Le pianiste polonais Piotr Anderszewski (44 ans), formé à Strasbourg et à Lyon, est l’une des grandes figures du piano. Du troisième concerto écrit par Belà Bartok (1881-1945) peu avant sa mort, il en fait un chef d’œuvre de nuances. Quant au Bolérode Ravel qui conclue le concert, il est époustouflant. Les musiciens de l’orchestre l ‘ont dans la peau. Et à les voir, tout sourire, exécutant cette œuvre qui est la plus jouée dans le monde, on est heureux pour eux. Encore plus, le chef avant de se retourner vers le public en délire, a applaudi lui même longuement ses musiciens. Avec ce programme l’Orchestre s’en est allé ensuite jouer en Allemagne.
Un programme ambitieux et un peu bourratif

Tournée plus mondiale du Philharmonique de Radio France qui s’en est allé en Asie, en Corée, à Tokyo, et dans plusieurs villes de Chine avec la Symphonie Fantastique de Berlioz : un accueil triomphal d’autant que les musiciens étaient dirigés par Muyung-Whun Chung. Lors de leur concert parisien avec cette pièce, critiques et public unanimes l’avaient salué, dans cette interprétation, de vraiment fantastique par l’émotion qu’elle apportait. Le secret? ce sont ces répétitions partielles ou entières que font les musiciens, non pas entre eux, mais devant des publics de non-initiés, notamment de lycéens. Cela profite aux lycéens et autant qu’aux musiciens.

Ambitieux, l’Orchestre National, sous la baguette de leur directeur, Danielle Gatti a ouvert la saison avec un programme ambitieux et un peu bourratif. Mais ce chef d’exception qui fait travailler ses musiciens sans cesse, a mis au programme de sa saison, tous les chefs d’œuvre de Tchaïkovski : le succès est assuré.

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