CONCERT REVIEW: Järvi, Te Kanawa et von Stade : la critique du Figaro

Ah, this, just in from Paris. And is how complimentary it is: "Järvi, a name impossible to circumvent at the time when it is necessary well to think of the successions of Eschenbach, Masur and Chung (the heads of the three Paris orchestras)" and "With a very sharp pace, Järvi requires the best of an orchestra which takes fire literally, and he obtains more still: not only engagement and virtuosity (the Philharmonic has both...), but also the control of detail, necessary so that this plethoric manpower does not sound bulky or confused. Very great art.":
Järvi, Te Kanawa et von Stade : la critique du Figaro
Par Christian Merlin
Le Figaro, 23 octobre 2006

Ce n'est pas un hasard si les trois grands orchestres symphoniques parisiens se disputent tous le chef estonien Paavo Järvi : l'Orchestre de Paris, l'Orchestre national, le Philharmonique de Radio France l'invitent une fois par saison, et nul besoin d'être très observateur pour comprendre qu'ils se verraient bien unir leur destin à cette baguette exceptionnelle. Järvi, un nom incontournable au moment où il faut bien penser aux successions d'Eschenbach, Masur et Chung.

Vendredi soir, c'était au tour du «Philhar» de se laisser galvaniser à Pleyel par ce chef de 44 ans, dans un programme consacré à Strauss, aussi dense que physiquement épuisant. Certes, son refus du sirupeux le conduit à refuser un peu trop l'abandon, mais quand avait-on entendu pour la dernière fois une interprétation aussi tenue et tendue d'Une vie de héros ? Jamais le fil ne se rompt dans ces trois quarts d'heure où l'on reste accroché à son fauteuil. À une allure très vive, Järvi exige le meilleur d'un orchestre qui prend littéralement feu, et il obtient plus encore : non seulement l'engagement et la virtuosité (le Philharmonique possède les deux, à l'image de son exceptionnel violon solo Svetlin Roussev), mais aussi le contrôle du détail, nécessaire pour que cet effectif pléthorique ne sonne pas touffu ou confus. Du très grand art.

En première partie, dans la scène finale de Capriccio, on avait pu admirer la classe de la soprano finlandaise Soile Isokoski, imbattable aujourd'hui dans ce qui fut le répertoire d'Elisabeth Schwarzkopf. Sans le côté crooner de Renée Fleming, elle frappe par son phrasé suprême, son timbre charnu, son aigu de diamant taillé. Comment ne pas avoir une impression de relève des générations, quand le lendemain, le Théâtre des Champs-Élysées applaudissait Kiri Te Kanawa, dont Capriccio fut justement l'un des chevaux de bataille ? La soprano néo-zélandaise y donnait ce tour de chant en duo avec la mezzo Frederica von Stade, que les deux stars des années 1970-1980 promènent actuellement en tournée (nos éditions du 19 octobre). Nostalgie, en repensant à tous ces moments inoubliables que deux grandes artistes ont inscrits en lettres d'or dans l'histoire de l'opéra. C'est d'ailleurs sur ces souvenirs que l'on préfère rester plutôt que sur les impressions douloureuses laissées par ce récital de trop.

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