Qu’on se le dise, en tout cas la salle de concert est flatteuse,
vaste, commode avec ses gradins, on y est bien assis, ce qu’on ne peut
pas dire de bien d’autres, up to date pourtant. Confort physique, et
confort acoustique. On va baigner dans la musique, le son symphonique
est à l’aise ici, et respire. On va entendre des Danses Polovtsiennes précisément
faites pour que ressortent les couleurs de l’orchestre, ses diaprures,
ses contrastes, et cela ressort, avec une finesse, une lisibilité qui ne
nuisent pas à la consistance du son. On avoue n’avoir en revanche guère
goûté Lang Lang dans le Tchaikovski qui a suivi. Puissance,
fracas, et pas mal de vanité ensuite dans du pianissimo en contraste.
Mais comme va le montrer Schumann en bis, rien qui chante, pas de timbre
propre. Du minéral, ou couleur muraille. Mais l’ovation éclatait déjà
après le premier mouvement. Alors, pensez, à la vraie fin ! Le
tonnerre !!
Mais enfin, c’est parti. On a repéré dans des mains discrètes des
affichettes où se lisait : Je suis Pleyel. Vains regrets ! Un public ne
voulant surtout pas manquer une inauguration a loué pour ce soir, des
mois en avance, et le voilà charmé, converti, enthousiaste. Très bien.
Mais qu’il revienne, alors ! Qu’il aime sa Philharmonie au quotidien, et
pas seulement pour le baptême au champagne du premier jour. Elle en
aura besoin.
http://blogs.qobuz.com/andretubeuf/2015/01/16/ouverture-de-la-philharmonie-de-paris/
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