ConcertoNet.com Review of Paris Concert!
WELL! It certainly took long enough for me to finally find a review of last Saturday's concert in Paris, didn't it? And as a bonus for you, it's all in French! I suggest you try to Google translate it. I'm digging out my Harrap's Shorter French-English Dictionary. Bon chance, mes amis!
Efficace
par Simon Corley, ConcertoNet
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
02/18/2005
Bohuslav Martinu : Symphonie n° 2, H. 295
Robert Schumann : Concerto pour violoncelle, opus 129
Antonin Dvorak : Symphonie n° 7, B. 141
Truls Mork (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Paavo Järvi (direction)
Invité régulier des orchestres parisiens – et notamment de ceux de Radio France – depuis plusieurs saisons (voir récemment ici), Paavo Järvi – fils de Neeme et frère de Kristjan, faut-il le rappeler? – retrouvait ici l’Orchestre philharmonique, avec lequel il a en outre gravé trois disques.
Des six symphonies de Martinu, la Deuxième (1943), d’esprit léger et détendu, est la plus brève et la moins ambitieuse, mais, surtout, sans doute la plus tchèque de caractère. Elle se souvient d’ailleurs au moins autant de Smetana que de Dvorak, tandis que sa dédicace «A mes amis concitoyens travailleurs de Cleveland» et sa création (sous la direction de Szell) le jour du vingt-cinquième anniversaire de l’indépendance de la Tchécoslovaquie évoquent le contexte de la Sinfonietta de Janacek. Mais avec un «Philhar’» des grands soirs, cette orchestration si raffinée suggère également l’influence de Roussel, pour lequel le jeune compositeur avait décidé de faire, vingt ans plus tôt, le voyage de Paris.
Dans l’Allegro moderato initial, Järvi peine ici ou là à trouver le bon équilibre entre les pupitres, mais alterne efficacement sonorités opulentes et mordantes, parfois stravinskiennes. Assez allant, le Poco adagio perd en poésie ce qu’il gagne en simplicité. Après un Poco allegro particulièrement astringent, le chef estonien livre un Allegro final entraînant à souhait, emportant la conviction du public, qui avait amplement garni les rangs du Théâtre des Champs-Elysées. Comme il n’est pas interdit de rêver, pourquoi ce succès ne convaincrait il Jacques Taddéi, le nouveau patron de la musique à Radio France, présent à ce concert, de programmer ultérieurement les cinq autres symphonies dans le cadre d’une intégrale étalée sur plusieurs saisons?
A chacune de ses apparitions, Truls Mork fascine tant il parvient, malgré une économie de moyens qui confine à l’ascèse, à éclairer les œuvres sous un jour nouveau, à mettre sa concentration et son autorité au service d’une exploration intransigeante qui pousse le texte dans ses derniers retranchements. Malgré le contexte de sa composition, le Concerto pour violoncelle (1850) de Schumann est rarement soumis à un tel traitement, qui aura sans doute déçu les amateurs d’un romantisme moins sobre ou retenu, plus en rondeur ou en expansivité. Mais le timbre du Montagnana, tout de pureté et de finesse, n’en est pas moins à l’unisson d’une formation réduite à sa plus simple expression (trente-trois cordes): la complicité entre soliste, orchestre et chef – qui viennent d’enregistrer ce concerto pour Virgin, accompagné de pièces de Bruch et de Bloch – culmine avec l’ambiance chambriste du Langsam central. En bis, le violoncelliste norvégien confirme d’exceptionnelles affinités avec Britten, dans le Declamato tiré de sa Deuxième suite (1967), qui n’est d’ailleurs pas sans rapports avec les errances schumanniennes.
Chère au cœur du directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung, la Septième symphonie (1885) de Dvorak pâtit regrettablement de l’ombre portée par les deux suivantes. Souvent rapprochée de Brahms, la partition, sous la baguette à la fois frémissante, acérée et détaillée de Järvi, prend des couleurs plus wagnériennes et s’abandonne même à des élans straussiens. Sans véritable souci d’idiomatisme, il va droit au but, dans une conception délibérément extérieure et animée par un sens dramatique très sûr. Les musiciens s’y montrent à leur meilleur, manifestement galvanisés par un chef avec lequel ils apprécient de travailler et qu’ils retrouveront dès le 13 mai pour jouer Prokofiev, Liszt (avec Nicholas Angelich) et Rachmaninov.
Efficace
par Simon Corley, ConcertoNet
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
02/18/2005
Bohuslav Martinu : Symphonie n° 2, H. 295
Robert Schumann : Concerto pour violoncelle, opus 129
Antonin Dvorak : Symphonie n° 7, B. 141
Truls Mork (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Paavo Järvi (direction)
Invité régulier des orchestres parisiens – et notamment de ceux de Radio France – depuis plusieurs saisons (voir récemment ici), Paavo Järvi – fils de Neeme et frère de Kristjan, faut-il le rappeler? – retrouvait ici l’Orchestre philharmonique, avec lequel il a en outre gravé trois disques.
Des six symphonies de Martinu, la Deuxième (1943), d’esprit léger et détendu, est la plus brève et la moins ambitieuse, mais, surtout, sans doute la plus tchèque de caractère. Elle se souvient d’ailleurs au moins autant de Smetana que de Dvorak, tandis que sa dédicace «A mes amis concitoyens travailleurs de Cleveland» et sa création (sous la direction de Szell) le jour du vingt-cinquième anniversaire de l’indépendance de la Tchécoslovaquie évoquent le contexte de la Sinfonietta de Janacek. Mais avec un «Philhar’» des grands soirs, cette orchestration si raffinée suggère également l’influence de Roussel, pour lequel le jeune compositeur avait décidé de faire, vingt ans plus tôt, le voyage de Paris.
Dans l’Allegro moderato initial, Järvi peine ici ou là à trouver le bon équilibre entre les pupitres, mais alterne efficacement sonorités opulentes et mordantes, parfois stravinskiennes. Assez allant, le Poco adagio perd en poésie ce qu’il gagne en simplicité. Après un Poco allegro particulièrement astringent, le chef estonien livre un Allegro final entraînant à souhait, emportant la conviction du public, qui avait amplement garni les rangs du Théâtre des Champs-Elysées. Comme il n’est pas interdit de rêver, pourquoi ce succès ne convaincrait il Jacques Taddéi, le nouveau patron de la musique à Radio France, présent à ce concert, de programmer ultérieurement les cinq autres symphonies dans le cadre d’une intégrale étalée sur plusieurs saisons?
A chacune de ses apparitions, Truls Mork fascine tant il parvient, malgré une économie de moyens qui confine à l’ascèse, à éclairer les œuvres sous un jour nouveau, à mettre sa concentration et son autorité au service d’une exploration intransigeante qui pousse le texte dans ses derniers retranchements. Malgré le contexte de sa composition, le Concerto pour violoncelle (1850) de Schumann est rarement soumis à un tel traitement, qui aura sans doute déçu les amateurs d’un romantisme moins sobre ou retenu, plus en rondeur ou en expansivité. Mais le timbre du Montagnana, tout de pureté et de finesse, n’en est pas moins à l’unisson d’une formation réduite à sa plus simple expression (trente-trois cordes): la complicité entre soliste, orchestre et chef – qui viennent d’enregistrer ce concerto pour Virgin, accompagné de pièces de Bruch et de Bloch – culmine avec l’ambiance chambriste du Langsam central. En bis, le violoncelliste norvégien confirme d’exceptionnelles affinités avec Britten, dans le Declamato tiré de sa Deuxième suite (1967), qui n’est d’ailleurs pas sans rapports avec les errances schumanniennes.
Chère au cœur du directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung, la Septième symphonie (1885) de Dvorak pâtit regrettablement de l’ombre portée par les deux suivantes. Souvent rapprochée de Brahms, la partition, sous la baguette à la fois frémissante, acérée et détaillée de Järvi, prend des couleurs plus wagnériennes et s’abandonne même à des élans straussiens. Sans véritable souci d’idiomatisme, il va droit au but, dans une conception délibérément extérieure et animée par un sens dramatique très sûr. Les musiciens s’y montrent à leur meilleur, manifestement galvanisés par un chef avec lequel ils apprécient de travailler et qu’ils retrouveront dès le 13 mai pour jouer Prokofiev, Liszt (avec Nicholas Angelich) et Rachmaninov.
Comments