Paavo Järvi prend la tête de l'OP

Par AY (avec AFP)
Publié le 02/09/2010
France2.fr




Le chef d'orchestre américano-estonien s'est installé le 1er septembre à la tête de l'Orchestre de Paris

A 47 ans, le fils du célèbre maestro Neeme Järvi succède officiellement à l'Allemand Christoph Eschenbach à la direction musicale de la formation symphonique.

S'il envisage une programmation "éclectique", Paavo Järvi sera probablement très sensible aux répertoires nordique, russe, germanique, sans négliger le français, spécialité de l'OP.


Déjà directeur musical de l'Orchestre symphonique de Cincinnatti (aux USA, depuis 2001) et du hr-Sinfonieorchester de Francfort (en Allemagne, depuis 2006), Paavo Järvi n'a pas annoncé "la révolution" à Paris, mais a promis "de nouvelles directions" dans le travail et la programmation, dans un esprit de "collaboration" avec ses musiciens, a relaté l'AFP le 5 août. "Mon style n'est pas celui d'un vieux Kapellmeister (maître de chapelle). Mon idée n'est pas de dicter mais de collaborer", dans une idée d'"écoute mutuelle".

L'Estonien quadragénaire succède au pianiste et chef d'orchestre allemand Christoph Eschenbach, 70 ans, qui a présidé aux destinées musicales de l'Orchestre de Paris durant près d'une décennie (septembre 2000-juin 2010), et qui est parti diriger le National Symphony Orchestra de Washington.

"Christoph Eschenbach nous laisse un instrument en parfait état de marche. Nous gardons d'ailleurs une relation amicale de travail", précisait en juin le directeur artistique de l'orchestre, Didier de Cottignies. Cependant, il a souligné que selon lui, "Paavo Järvi va amener un vent nouveau. Il a une vision moderne de la fonction de directeur musical. Il est en harmonie avec le monde moderne, les médias, bien qu'il vienne de la grande tradition. On a aussi la chance qu'il soit extrêmement versatile du point de vue du répertoire".

Quant au principal intéressé, il manifestait récemment son plaisir de prendre les rênes de la formation parisienne. "Quand j'ai dirigé l'Orchestre de Paris pour la première fois en 2004, au Théâtre Mogador, je me suis dit: 'c'est l'orchestre que je veux un jour conduire'. Les musiciens affichaient un tel engagement !"

"Cet orchestre a une fantastique personnalité française", selon Paavo Järvi, qui a salué notamment des vents clairs et bien typés et des cordes affichant "couleur et profondeur" comme dans "un bon vieux orchestre allemand".

Ses ambitions à Paris
"Je veux faire de la musique de chambre, de manière interactive autant que possible: c'est plus dangereux mais plus intéressant", plaide-t-il. Le chef natif de Tallin, capitale balte voisine de la Finlande, reconnaît qu'il ne "peut résister à un certain espace nordique". Sa programmation s'en ressentira donc à l'Orchestre de Paris. Concernant le répertoire français, spécialité de la formation, l'OP explorera des oeuvres rares, de Bizet par exemple. Paavo Järvi et l'Orchestre de Paris lui ont déjà consacré un enregistrement à paraître en septembre chez Virgin Classics/EMI.

De plus, le chef, qui a grandi en URSS, avoue des "connexions personnelles" avec la musique russe, tout comme la musique allemande, pour laquelle le directeur musical aimerait que l'Orchestre de Paris affiche "un style plus historiquement informé"... Avec ce petit commentaire en prime: "On joue Haydn et Mozart comme un orchestre du XXe siècle. C'est un paradoxe en France, qui est le centre de la musique baroque..."

Paavo Järvi étrenne son nouveau poste de directeur musical de l'OP les 15 et 16 septembre, pour le premier des quinze programmes qu'il assumera cette saison, Salle Pleyel. Il s'agira de "Kullervo" du Finlandais Jean Sibelius, oeuvre fétiche de son père Neeme Järvi, qui a plusieurs fois dirigé l'OP en invité.

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