Orchestre de Paris: Best of Fauré

ResMusica.com
by Maxime Kaprielian
13/02/2011



Paris, salle Pleyel. 10-11-2011. Gabriel Fauré (1845-1924): Pavane en fa dièse mineur op. 50 ; Elégie pour violoncelle et orchestre en ut mineur op. 24 ; Psaume CXXXVI Super Flumina Babylonis ; Cantique de Jean Racine ; Requiem op. 48 (version symphonique). Eric Picard, violoncelle; Chen Reiss, soprano ; Matthias Gœrne, baryton ; Chœur de l’Orchestre de Paris (chef de chœur : Stephen Betteridge), Orchestre de Paris, direction : Paavo Järvi

Depuis qu’il est tombé dans le domaine public (le 29 septembre 2009 pour être précis) jamais la musique de Fauré n’a été autant jouée et enregistrée. Et pour ce concert monographique consacré à l’un des phares de la musique française, pas moins de trois diffusions sur Internet, deux diffusions télévisées, une diffusion radio et un enregistrement commercial à venir.

C’est un véritable « best of Fauré » auquel nous conviait Paavo Järvi et un Orchestre de Paris en grande forme. Cantique de Jean Racine, Pavane, Elégie, Requiem, seul le psaume de jeunesse Super Flumina Babylonis apportait un peu de nouveauté. La Pavane, dans sa version avec chœur sur les vers de mirliton attribués à un certain Montesquiou, débutait agréablement la soirée, avec un tempo allant, sans pathos. Si l’orchestre donnait dans cette courte pièce maintes fois rebattue le meilleur de lui-même, les quelques interventions vocales laissaient entrevoir, hélas, le recul qualitatif du chœur.

L’Elégie, dans sa version symphonique, prend une tout autre tournure que la déploration usuelle pour violoncelle et piano. Portée par Eric Picard, violoncelle solo de l’orchestre, cette interprétation confirme que l’Orchestre de Paris possède en son sein des solistes de premier plan. Le Psaume CXXXVI, récemment redécouvert, donné en première parisienne, fleure bon l’œuvre de jeunesse, avec son contrepoint modal inspiré de Jean-Sébastien Bach. Mais le chœur ne s’y montre pas à la hauteur, ainsi que dans le célébrissime Cantique de Jean Racine…

Mêmes constatations dans le Requiem, donné dans sa version « symphonique ». Chen Reiss nous gratifie d’un Pie Jesu quasi angélique, Matthias Gœrne reste inégalable dans ce répertoire d’oratorio, les couleurs de l’orchestre sus la direction de Paavo Järvi nous font découvrir un autre Fauré, plus massif, plus profond, quasi solennel. Mais il apparait urgent de trouver pour le chœur un chef permanent : le formidable travail avec ces amateurs de haut niveau de Geoffroy Jourdain et Didier Bouture est en train de se perdre…


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