LA VÉRITÉ
Artalina
4 April 2025
Jean-Charles Hoffele
Une musique d’effets Carmina Burana ? Paavo Järvi ne les entend pas ainsi, mais plutôt comme une partition expérimentale, dont la langue demeure toujours aussi stupéfiante.
Il les débarrasse des effets de masse, souligne comment l’archaïsme se heurte aux traits modernistes, fait surgir le théâtre partout, aidé par trois solistes formidables : il faut entendre Russell Braun, héros de cette gravure zurichoise, proférer Ego sum abbas après la plainte ivre de Max Emanuel Cenčić, mais où Paavo Järvi a-t-il dégotté le soprano séraphique d’Alina Wunderlin ?
Merveille sa Cour d’amour !, sommet d’une version où les chœurs évitent l’emphase pour mieux saisir la prodigieuse diversité des atmosphères, où l’orchestre évite de couvrir pour mieux emporter un chœur assez fabuleux.
Et si on retrouvait enfin le vrai visage de cette œuvre inclassable, celui qu’avait déjà révélé Eugen Jochum avant qu’une théorie de versions spectaculaires ne fassent oublier le théâtre poétique voulu par Carl Orff ?
LE DISQUE DU JOUR
Carl Orff (1895-1982)
Carmina Burana
Alina Wunderlin, soprano
Max Emanuel Cenčić, contre-ténor
Russell Braun, baryton
Zürcher Sing-Akademie
Zürcher Sängerknaben
Tonhalle-Orchester Zürich
Paavo Järvi, direction
Un album du label Alpha Classics 1031
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Photo à la une : le chef d’orchestre Paavo Järvi –
Photo : © Alberto Venzago
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