CONCERT REVIEW: Orchestre de Paris, Paavo Järvi


Roland Daugareil et Paavo Järvi (© Gérard Uferas)

October 16, 2008

Concertos pour orchestre

Paris Salle Pleyel
Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
Serge Prokofiev : Concerto pour violon n° 2
Béla Bartók : Concerto pour orchestre
Roland Daugareil (violon), Orchestre de Paris, Paavo Järvi (direction)

Paavo Järvi, qui prendra la suite de Christoph Eschenbach en septembre 2010, dirige ce soir un programme de concertos avec le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, qui pourrait être le mouvement lent d’un concerto pour flûte, le Second concerto pour violon de Prokofiev et le Concerto pour orchestre de Bartók. C’est l’Orchestre de Paris dans son ensemble, ses pupitres et ses solistes, qui est mis en avant avec ce programme exigeant. Le soliste du Prokofiev vient d’ailleurs de ses rangs avec Roland Daugareil, qui épaule Philippe Aïche comme ‘Premier violon solo’. Loin de toute agitation ou de démonstration de virtuosité, Roland Daugareil fait entendre un jeu très pur, propre, classique où les couleurs ont autant d’importance que les arêtes et les rythmes ; une certaine «tradition française» pourrait-on dire. En mettant à nu la formation symphonique, le Concerto pour orchestre de Bartok ne pardonne pas les approximations : les instrumentistes s’en tirent brillamment et démontrent la très bonne forme de l’Orchestre de Paris.Avec Paavo Järvi la complicité et l’ardeur au travail sont de mise, tant mieux. On apprécie chez le chef estonien sa direction énergique, sa volonté de contrôler chaque paramètre, son sens de la respiration. Tout juste peut-on lui reprocher des pianissimos parfois trop marqués et qui mettent un peu sous l’étouffoir le Prélude à l’après-midi d’un faune ou, par exemple, dans les premières mesures du troisième mouvement du Concerto pour orchestre, empêchent la claire articulation du thème. C’est peu de chose et le public réservera une longue ovation aux musiciens.

Philippe Herlin

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