CONCERT REVIEW: L'Orchestre Philharmonique de Vienne

Photo: Sheila Rock
Here is a review from anaclase.com of Paavo's Paris concert from November, conducting the Vienna Philharmonic:
L'Orchestre Philharmonique de Vienne
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
29 novembre 2006

Ce soir, la salle affiche presque complet. Paavo Järvi y dirigeait pour la première fois le Wiener Philharmoniker, interprétant les symphonies Londres et La Grande et l'ouverture de Zauberflöte. Précis, étonnant et par-fois spectaculaire, l'orchestre fut parfaitement à la hauteur de ces grandes œuvres du répertoire classique et romantique.

Bel accueil que celui réservé par le public de l'Avenue Montaigne à la forma-tion viennoise. Dès les premières mesures de l'ouverture de Zauberflöte de Mozart, l'auditeur est saisi par sa qualité instrumentale, son ampleur et sa précision. C'est aussi spectaculaire à voir, avec tous ces archets disciplinés et ces attaques parfaitement en place. L'orchestre resplendit dans des œu-vres à sa mesure. Dans la Symphonie n° 104 de Haydn, les musiciens font entendre toutes les surprises que réserve la partition. En effet, chaque épi-sode possède une particularité qui surprend l'écoute: le brio des vents et de la percussion dans le premier mouvement, les déferlements des cordes dans l'Andante alors même qu'il commençait de façon assez fragile, la dissolution progressive du discours dans le Finale.

Dans la Symphonie en ut majeur D.944 de Schubert, c'est une vraie palette de couleurs qui se déploie, pour une interprétation ne manquant jamais d'expressivité. Le début, léger, contraste avec le climat grandiose et majestueux de la fin. Dans le second mouvement, on cerne la subtilité d'or-chestration et les ressources polyphoniques. Grâce à une lecture claire, on aborde aisément la richesse de cette partition, par exemple dans le conflit entre les bois doux et les cordes énergiques dans le Scherzo ou dans l'am-pleur étonnante du Finale. On peut saluer la belle prestation des bois et des cuivres, principalement des cors, instruments pivots dans cette symphonie, à travers leurs motifs d'appels dans les deux premiers mouvements et leurs pulsations dans le Trio.

Sous la direction ample et précise de Paavo Järvi, le résultat fut époustou-flant. Parfois désinvolte mais surtout calme, le chef estonien impressionne par la façon dont il tient l'orchestre, la baguette tendre dans les passages legato, énergique et incisive quand la musique se déchaîne, tremblante quand la tension est à son paroxysme. Maîtrise, clarté et précision : voilà ce que le public retiendra de cette belle soirée de laquelle il n'attendait pas moins en franchissant le seuil du théâtre.

Par Laure Dautriche

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